Consommation de végétaux La consommation de végétaux en baisse au premier semestre 2012
Le conseil horticole de FranceAgriMer, réuni le 3 octobre dernier, a livré les premières tendances 2012 pour les achats des Français en végétaux d'ornement. Verdict : elles ne sont pas bonnes...
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Entre une Toussaint 2011 classée comme correcte et ayant permis de sauver une année morose (le Lien horticole n° 778 du 7 décembre 2011), et un printemps 2012 tardif mais au final correct (le Lien horticole n° 810 du 5 septembre dernier), les ventes des producteurs français au cours des derniers mois ne semblaient pas si mal se dérouler. Mais les derniers chiffres de la consommation de végétaux d'ornement livrés par FranceAgriMer, lors de son conseil spécialisé pour les produits de l'horticulture florale, ornementale et de pépinière, offrent une vision moins réjouissante de la situation. On retrouve dans ces statistiques les traces des événements qui ont marqué la filière ces derniers mois, à coups de dépôts de bilan et de liquidations d'entreprises… Au cours du premier semestre 2012, la consommation de végétaux d'ornement par les ménages français est en baisse significative (*). Le recul est de 8,4 % en volume et de 5,4 % en valeur par rapport au premier semestre 2011.
Toutes les plantes d'intérieur en recul
Les achats de végétaux d'intérieur baissent de 10,6 % en volume, avec 61,3 millions d'entités (un pot, un bouquet...) achetées au premier semestre contre 68,6 millions à la même période en 2011. En valeur, la baisse est un peu moins importante, - 8,8 %, soit 728,8 millions d'euros dépensés au premier semestre 2012 alors que les achats avaient été mesurés à 798,9 millions l'an dernier.
Toutes les catégories qui sont distinguées dans le panel sont en baisse. La catégorie la plus affectée est celle des plantes vertes et cactées, qui chute de plus de 18 % en volume et de 25 % en valeur. Suivent les plantes fleuries (- 13,5 % en volume et - 7,1 % en valeur), les compositions florales (- 12,7 % en volume, - 11 % en valeur), mais pour ces dernières les volumes sont peu importants.
À noter, la régression des sommes dépensées dans tous les lieux de vente, à l'exception des achats sur les exploitations et sur les marchés. Concernant les destinations, les dépenses « pour offrir » ont davantage diminué (- 9,3 %) que celles « pour soi-même » (- 4,5 %). Les premières représentent 71,4 % des achats, les secondes 28,6 %. Les fleuristes réalisent environ la moitié des ventes de végétaux d'intérieur, les GMS (grandes et moyennes surfaces), 14,2 %, les jardineries, 11,5 %...
Géraniums et fruitiers tirent leur épingle du jeu
Pour sa part, la consommation de végétaux d'extérieur a baissé de 7 % en volume, avec 260,9 millions d'entités achetées au premier semestre 2012 contre 280,5 millions en 2011. Là aussi, la baisse en valeur est moins marquée, - 3 %, soit 623,8 millions d'euros dépensés au premier semestre contre 642,9 millions en 2011. À noter, la progression des sommes dépensées pour l'achat de géraniums (de 16 à 19 % des achats entre 2011 et 2012), d'arbres et arbustes fruitiers, de fraisiers ; la quasi stabilité des achats de plantes à massif (hors géraniums), et la régression dans toutes les autres catégories. Les plantes à massif, dont le géranium, représentent 35 % des ventes, les conifères, arbres et arbustes de haies et d'ornement 26 %, les arbres, arbustes fruitiers et fraisiers 10 %, les rosiers 8 %, les vivaces 6 %, les bulbes, graines et plantes de terre de bruyère totalisant chacun 4 % des ventes. Du côté des lieux d'achat, les jardineries spécialisées et les hypermarchés enregistrent une progression des sommes dépensées, mais ces dernières régressent dans les autres établissements. Les parts de marché des jardineries sur le segment des plantes d'extérieur sont passées de 30 à 37 %. Les exploitations restent au second rang malgré un important recul (20 % des actes d'achat contre 25 % en 2011). Les GMS, comme les coopératives agricoles et les Lisas, représentent 9 % des ventes, les marchés et les foires, 6 %, et la vente par correspondance 5 %. Enfin, dans la catégorie « cimetières et obsèques », les ventes fléchissent aussi, de 19,4 % en quantité (18,5 millions d'unités vendues contre 23 au premier semestre 2011), mais de seulement 1,9 % en valeur, soit 313,7 millions d'euros contre 319,9 en 2011. Les compositions florales représentent, en valeur, 42 % de ce marché, les plantes fleuries en pot, 36 %, les compositions de plantes, 9 %, et les fleurs coupées, 7 %. Les fleuristes s'accaparent 63 % de ce marché, les jardineries, 10 %, les exploitations horticoles, 8 % et les GMS, 5 %. Les sommes dépensées pour les cérémonies funéraires sont plus importantes (57 %) que celles consacrées aux végétaux à destination des cimetières…
Pascal Fayolle
(*) Tendances extraites à partir des données du panel de consommateurs Métascope de TNS Sofres, représentatif des ménages français (20 000 en tout, dont 7 000 sont interrogés pour leurs achats de produits horticoles). Panel cofinancé par FranceAgriMer et Val'hor.
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